De Léon Tolstoï Adapté par Hervé Falloux Mis en scène par Séverine Vincent Avec Hervé Falloux Scénographie : Jean-Michel Adam Lumières : Philippe Sazerat Costume : Jean-Daniel Vuillermoz Création son : Ladam
Vêtu de blanc, face au public, entouré de chaises bâchées par des tissus de neige. Hervé Falloux propose un seul en scène incandescent. Intense, comme la nouvelle de Tolstoï « La mort d’Ivan Ilitch », dont le spectacle est librement adapté. Paradoxale, cette vie d’Ivan Ilitch : plus il gravit les échelons de la magistrature avec plaisir et brio, plus son humanité se dissout ; plus il est important et respecté, plus sa vie s’enfonce dans la vacuité ; plus il pense vivre « comme il faut », plus il s’égare. Une chute idiote va contrecarrer ses rêves de pouvoir et de luxe. Grâce ou à cause d’une douleur au côté gauche, il commence un chemin initiatique tortueux, excessif, lumineux. Une humanité insoupçonnée finit par se révéler et donner sens à sa vie. La pensée de Tolstoï, est pleinement incarnée dans cet Ivan Ilitch de chair et de sang, terriblement slave, drôle, colérique, révolté. Sa parole, jamais moralisatrice, propose une voie loin de l’individualisme, de la consommation frénétique et de la quête du pouvoir. Un chemin que nous avons traité avec humour et drôlerie. Rien ne porte plus à rire que nos égarements et notre cécité.
Durée : 1h10 Genre : Théâtre - Seul(e) en scène
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Du 28 octobre au 27 novembre 2021
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Mis en scène par Séverine Vincent, Hervé Falloux signe l’adaptation de « La mort d’Ivan Ilitch » qu’il interprète avec malice. Le juge Ivan Ilitch Golovine, nommé dans plusieurs villes de la Russie tsariste, au fur et à mesure de son avancée dans la carrière, est d’abord un homme heureux. (…) Se questionnant sur le rôle et le pouvoir de la justice, le juge Golovine, de plus en plus malade, porte ainsi un regard acerbe sur sa vie passée, mais aussi présente, et sur ses proches, sans se départir de son humour, parfois grinçant.
Très expressif, le visage comme un temps d'automne, avec de brusques éclaircies, des opacités, des miracles de douceur, des noirceurs, la voix tout en nuances mordorées. (…) Avec lui, on redécouvre les questions essentielles. Qu'est ce que rater ou réussir sa vie ? Retrouver la bonté première. S'étonner que vienne un réconfort imprévu. Mourir réconcilié. C'est singulièrement puissant et roboratif.
Tout est réussi dans ce spectacle. L’adaptation, vivante et vibrante, a gardé tout le charme de l’œuvre de Tolstoï. (…) Quant à Hervé Falloux, dans son grand costume blanc signé Jean-Daniel Vuillermoz, jouant sur différents registres, il nous a enchanté.
La pièce, remarquablement servi par un Hervé Falloux pénétré de sensibilité, comme la nouvelle de Tolstoï, entre humour et émotion, légèreté et profondeur, résonnent d’une lumineuse actualité, mettant à jour les contradictions qui agitent nos existences.
La mise en scène de Séverine Vincent est épurée, fort habile dans l’utilisation de l’espace et de la lumière. Quant à l’interprétation d’Hervé Falloux, unique protagoniste de cette lente et sombre décadence de ses illusions perdues, est absolument époustouflante de vérité. La tension dramatique entretenue d’un bout à l’autre de la représentation est telle que le public reste autant suspendu à ses mots qu’au langage de son corps. Le roman de Léon Tolstoï est une éblouissante ode à la vie non dénuée d’humour talentueusement adaptée à la scène.
À noter avant tout, l’extraordinaire prestation et performance du comédien Hervé Falloux, seul en scène (…) Une magnifique prestation philosophique avec un poignant dénouement éthique dont on ne sort pas indemne. Le public, bouleversé, retenait son souffle au final, où fusaient les « bravos » devant tant d’efficacité authentique.
Quelque Chose au Côté Gauche est une pièce nécessaire, parce que d’une actualité glaçante. Un spectacle à ne pas rater. Un très beau texte, magistralement défendu par un acteur habité, un grand seul en scène, à découvrir au Studio Hébertot cet automne.
La pièce se termine sur la confidence d'avoir le sentiment d’avoir vécu dans le faux. Je veux racheter ma vie, murmure-t-il dans une demande de pardon simple et belle. Il était logique que les bravos fusent dès le noir de fin, tant l’interprétation est bouleversante. Le défi est pleinement relevé.
« Seul en scène », magnifiquement interprété, proposé par le comédien Hervé Falloux, qui a adapté lui-même une nouvelle de Tolstoï. Dans une scénographie dépouillée, Hervé Falloux est donc le magistrat russe Ivan Ilitch. À la suite d’un accident domestique, Ivan Ilitch tombe malade. Mais, « plus son corps s’affaiblit, plus sa vie spirituelle s’enrichit », dit Hervé Falloux, qui parle de « cheminement » vers la lumière, la vérité, la grâce : La maladie révèle l’humanité d’Ivan Ilitch et donne un sens à sa vie.
Le soliloque est ponctué par des moments de grâce, de clairvoyance et de totale sincérité, des instants d’humour aussi. Tout cela mêle d’angoisse, de peur, de faiblesse, de bravoure. Nous retrouvons la langue de Tolstoï, une langue slave faite de généralités anodines et de sui generis parfois bouleversante.
Un beau « seul en scène » qui parcourt le temps à la fois long et court d’une vie qui se cherche.
Le monologue est d’une très grande beauté. Les choix opérés dans le texte d’origine sont très pertinents et les enchaînements se font naturellement, si bien que le spectateur qui n’aurait jamais lu la nouvelle pourrait croire que c’est une version intégrale qui est proposée. Une quête de lumière et de vérité.
Pour Hervé Falloux « Quelque chose au côté gauche » sera le 3ème volet d’une trilogie commencée en 1992 avec le spectacle « Mars » qu’il a adapté du roman éponyme de Fritz Zorn. Il joua ce spectacle une centaine de fois à la Ménagerie de verre, au Théâtre Montorgueil, puis au Théâtre-Paris-Villette, avant de partir en tournée. Le second volet fut Nuits blanches d’après la nouvelle « Sommeil » d’Haruki Murakami qu’Hervé Falloux a adapté et mis en scène au Théâtre de l’œuvre en 2015, avec Nathalie Richard comme interprète. Les époques, les cultures, les continents, les sexes sont différents et pourtant la même difficulté à vivre, à exister, à sortir de la morbidité, de l’ennui, ou dans « Quelque chose au côté gauche » de la vacuité d’une existence mondaine et installée. A chaque fois, il faut la déflagration d’un évènement violent pour faire renaître les personnages de ces pièces, (Spectre terrifiant chez Murakami, cancer chez Fritz Zorn, chute accidentelle chez Tolstoï). Les ruptures ne vont pas sans déchirements. Il s’ensuit un combat pour la vérité et la singularité de chacun.
Avis Spectateurs
5,0 étoiles sur 5 avec 1 vote
Excellent
Très bonne soirée. Nous avons été absorbé par le récit du début à la fin. Pas un bruit dans la salle, tout le monde était suspendu aux lèvres de cet excellent acteur qui fait monter les émotions jusqu’à la fin. Texte très bien écrit, histoire tellement « réelle » qu’on ne peut qu’applaudir de plaisir. A voir et à revoir !
Biographies
Comédienne – autrice – metteuse en scène, Séverine Vincent se plaît à multiplier les aventures théâtrales dans des univers très divers : elle évolue dans le faste des théâtres privés parisiens aussi bien que dans les friches (le milieu carcéral, entre autres…). Elle chemine actuellement avec plusieurs compagnies telles que L’Art Éclair (Olivier Brunhes), La Vague Régulière (Kristel Largis Diaz), Le Théâtre de Lumière Urbain (Luz Mando et Milosh Luczynski), et L’Atelier de Mars avec Hervé Falloux. Elle a joué par ailleurs dans plus d’une quarantaine de pièces et autant de films, a assisté Didier Long sur des productions au Théâtre Marigny, Théâtre Hébertot, Théâtre de Poche Montparnasse, et mis en scène La mégère apprivoisée de Shakespeare, L’unique et le voyou (d’après Maïakovski et Lili Brik) au Petit Chien (Avignon off 2012), et L’Ange et l’enfant d’Olivier Brunhes et Jean-Philippe Viret au Théâtre de L’Atelier (2017).
Après sa formation à l’ENSATT avec Marcel Bozonnet, Brigitte Jaques, Roland Monod… Hervé Falloux joue dans plus de quarante pièces au Théâtre National de L’Odéon, au Théâtre National de Chaillot, au Théâtre National de Marseille – La criée, au Festival d’Avignon In, Au Théâtre de l’Aquarium et au Théâtre du Chaudron à la Cartoucherie de Vincennes, à la MC 93 de Bobigny, au Théâtre Paris-Villette, au Théâtre de la Madeleine… Il tourne aussi dans de nombreux téléfilms et au cinéma sous la direction de James Huth, Vincent Garenq, Etienne Chatiliez, Raoul Ruiz, Éric Rochant… Parallèlement il met en scène plusieurs spectacles dont il signe l’adaptation (Nuits blanches d’après une nouvelle d’HaruKi Murakami, Un privé à Babylone de Richard Brautigan…).
Diplômé de la Villa Arson de Nice, Jean-Michel Adam est lauréat en 1987 du Prix Mossa de peinture. Il signe notamment la scénographie sur plus d’une vingtaine de spectacles de Didier Long dont L’Île des esclaves, Modi, Un Homme à Distance, Éclipse Totale, Chère Eléna, Equus, La Parisienne, La Vie devant Soi, Le Gardien (nomination « meilleur décor » Molières 2008), Le Limier (nomination « meilleur décor » Molières 2003), Les Braises… Il travaille également pour divers metteurs en scène tels que Francis Perrin, Gérard Gélas, Jean-Luc Moreau, Anne Bourgeois, Jean-Luc Revol, José Paul, Patrick Haudecoeur, Panchika Velez, Anne Bouvier, Charlotte Rondelez, Arnaud Denis, Hervé Devolder, Panchika Velez… Il crée pour Opéra en Plein Air les scénographies de Rigoletto et Carmen, adapte le décor américain de Avenue Q. Il a également conçu les décors de spectacles de variétés et de cinéma. Il a conçu le décor du salon de concert du Théâtre des Champs-Élysées (1989).
Après des études à l’école du spectacle de la rue Blanche (E.N.S.A.T.T), Jean-Daniel Vuillermoz débute comme chef costumier sur les films, L’Amant de Jean-Jacques Annaud, La Reine Margot de Patrice Chereau, Le Pacte des loups de Christophe Gans, Astérix & Obélix de Claude Zidi, Les Milles et une nuits de Philippe de Broca ou encore Les Misérables du XXe siècle de Claude Lelouch. S’ensuit une longue série de collaborations au cinéma avec de nombreux réalisateurs. Éclectique, il aime la création de spectacles musicaux qui vont de l’opéra (Opéra de Paris) aux comédies musicales. Il a dessiné les costumes de plus de cent pièces de théâtre. Entre autres il a créé les costumes dans les mises en scène de Ladislas Chollat, Steve Suissa, Daniel Colas, Yves Beaunesne, entre autres… Jean-Daniel Vuillermoz reçoit en 2011 le Molière des meilleurs costumes pour la pièce Henri IV de Daniel Colas et en 2001 le César des meilleurs costumes pour le film Saint-Cyr De Patricia Mazuy, il est nommé aux Césars 2008 pour les costumes de Jacquou le croquant de Laurent Boutonnat.
Après une formation de comédien à la Classe Libre à l'école Florent, Philippe Sazerat joue au théâtre à partir de 1981, pour Jean-Luc Boutté, Patrice Kerbrat, Georges Lavelli, Jean Le Poulain, Roger Blin, Raymond Acquaviva, entre autres… Dans le même temps, il s’intéresse à la création lumière. Il rencontre Catherine Dasté qu'il suit dans l'aventure du Théâtre des Quartiers d'Ivry durant six ans comme créateur-lumière et directeur technique. Depuis 1985, au théâtre, il crée la lumière de plus de cent cinquante spectacles pour les metteurs en scène René Barré, Daniel Berlioux, Catherine Dasté, Josiane Balasko, François Kergourlay, Claude Merlin, Michel Lopez, Jean-Pierre Malignon, Hubert Saint-Macary, Gérard Malabat, Frédéric Smektala, Claudia Morin, Véronique Bellegarde, Nadia Vadori, Henri Gruvman, Lisa Wurmser, Ned Grujic, Hervé Falloux, Julie Timmerman, Philippe Lelièvre, Jean-Louis Heckel, Élise Noiraud, Raymond Acquaviva, Didier Long… Il improvise, à chaque représentation, la lumière sur le spectacle Improvizafond. Il crée les lumières de Brigitte Fontaine, Graeme Allwright, Steve Waring, Orlika, Stéréodrome, Smek…
Ladam est un jeune créateur de MAO (musique assistée par ordinateur), en contrat avec le label French Light Records. Il signe les prods de divers rappeurs, et sort son premier album personnel en septembre 2021, intitulé N 48’52’O.624 (feat : Verso, Navy, Point final, Judal, Le6ix, Alfreddo,Blum). Il a composé la bande originale des deux films de Noe Deza Dja : Entre nos yeux et Comme des adultes, et celle du film Zoomy Game de Christophe Monier. Il vit actuellement en Californie, où il poursuit ses études.
L'offre Premiers aux Premières
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Excellent
Très bonne soirée. Nous avons été absorbé par le récit du début à la fin. Pas un bruit dans la salle, tout le monde était suspendu aux lèvres de cet excellent acteur qui fait monter les émotions jusqu’à la fin. Texte très bien écrit, histoire tellement « réelle » qu’on ne peut qu’applaudir de plaisir. A voir et à revoir !